Quelques recherches, un peu d’inspiration, quelques traits de plume, et voilà les mots qui s’agencent pour vous conter une histoire. Alors aujourd’hui, on embarque pour la Nouvelle-Zélande !! chez les peuples maoris.
Au Nord ce celle qu’on appelle aussi l’île du long nuage blanc (Aotearoa), se trouve le lac de Rotorua, en plein sur la ceinture de feu du Pacifique, entre geysers et sources chaudes. Mais si le site de Rotorua est vénéré par les maoris, ce n’est pas par hasard, ni seulement pour ses bienfaits thermaux. Il est aussi le théâtre d’une jolie légende, où, pour une fois, c’est la princesse qui fait tout le travail… (pour un autre conte où les dames prennent leur destin en main, allez jeter un coup d’œil à la Légende de Tam Lin).
Aller c’est parti : immergez-vous dans un bain légèrement bouillonnant ou tartinez-vous de boue (selon votre préférence), puis ouvrez grand vos yeux et vos oreilles.
Il était une fois, une jeune fille renommée pour sa grande beauté, prénommée Hinemoa. Son père, Umakaria, chef des rives du lac, était extrêmement fier d’elle, et particulièrement protecteur. Il considérait d’ailleurs qu’aucun homme n’était digne de la prunelle de ses yeux et veillait donc à la tenir éloignée de tout prétendant.
Mais lors des réunions des différentes tribus de la région, le père d’Hinemoa ne pouvait faire autrement qu’emmener sa fille avec lui. A son grand dam, de nombreux chefs, toute une ribambelle de guerriers, et autres bons partis, ne cessaient alors de venir le voir pour lui demander la main de sa fille. Il les envoyait promener avec toute la diplomatie possible ;)
Or, un jour, durant une de ces réunions, Hinemoa croisa de loin le regard d’un jeune et beau guerrier répondant au nom de Tutanekai. Et Paf !!! Coup de foudre ! (réciproque tant qu’à faire). Mais impossible de communiquer : Umakaria veillait…
Et à la fin de la réunion, Tutanekai dut retourner chez lui, sur l’île Mokoia, au milieu du lac de Rotorua.
Eperdument amoureux, Tutanekai passait ses nuits à jouer de tristes mélodies sur sa flûte, hanté par le regard d’Hinemoa. De l’autre côté du lac, celle-ci entendait de magnifiques notes de musique qui faisait écho à sa propre langueur, sans savoir d’où elles venaient.
A chaque réunion tribale, Hinemoa et Tutanekai se voyaient, de loin, et n’en étaient que plus épris. Jusqu’à ce qu’ils parviennent à échanger quelques mots seul à seul...
Dès lors Tutanekai n’avait plus qu’une idée en tête : aller demander la main d’Hinemoa à son père !! Mais la jeune femme l’en dissuada : elle savait que son père refuserait. Elle écarta aussi son offre de venir avec lui sur Mokoia : son père s’y opposerait certainement et lui interdirait de revoir Tutanekai…
Alors le jeune guerrier élabora un stratagème… La nuit venue, Hinemoa devrait attendre que toute la tribu s’endorme, pour se glisser jusqu’aux rives du lac, prendre un des canoës, et pagayer le plus rapidement possible jusqu’à Mokoia, au milieu de l’eau douce. Pour la guider sur le lac, alors qu’elle ne serait éclairée que par les étoiles, Tutanekai jouerait de la flûte. Elle n’aurait plus qu’à suivre la mélodie. Hinemoa comprît alors que la délicate musique qui l’émouvait chaque soir était jouée par l’élu de son cœur… Alors peurs et doutes s’envolèrent : ce soir-là, même dans la nuit la plus noire, elle trouverait l’ile de Mokoia, et son amoureux par la même occasion.
Le soir venu, elle descend sur les berges. Mais les canoës sont bien trop loin du bord. Et trop lourds : elle ne parvient pas à en amener un jusqu’à l’eau. Malheureuse, elle rentre chez elle, malgré les notes de flûtes qui l’appellent.
La nuit suivante, elle retente sa chance. Sans plus de succès. Les canoës sont même encore plus loin que la veille, et Hinemoa comprend que son père, se doutant probablement que quelque chose se trame, cherche à l’empêche de rejoindre son amoureux. Ne pouvant rien faire de plus, elle rentre chez elle le cœur lourd.
Dans la journée qui suit, elle ramasse secrètement de quoi fabriquer un radeau de fortune. Morceaux de bois, lin, gourdes… elle cache le tout près des rives du lac. A la nuit tombée, au son de la flûte de Tutanekai, elle assemble les morceaux rapidement, met la frêle embarcation à l’eau, et, armée de son courage et d’une pagaye, essaie de se diriger vers la source de la musique qui flotte entre deux brumes.
Il y a plus de 3km entre le bord du lac et les rives de Mokoia. Autant dire que son radeau ne tint pas jusque-là. Au fur et à mesure, elle s’enfonçait dans l’eau. Elle finit par descendre et avancer en poussant le radeau devant elle. Hinemoa avait très froid. Elle abandonna les restes de son embarcation en sentant le sol sous ses pas. Toujours guidée par les notes de flûte, elle avançait. L’eau devint de plus en plus chaude, se mit à bouillonner et la brume se fit plus épaisse : Hinemoa était entrée dans un bain d’eau chaude, alimenté par un geyser. Reconnaissante, elle laissa son corps glacé se réchauffer. Puis, les notes de flûte se rapprochèrent. Elle appela. Tutanekai venait la chercher… Il l’emmena dans son village où ils se marièrent, et eurent beaucoup d’enfants, aussi romantiques que leur père et courageux que leur mère.
Depuis, cette source d’eau chaude, au bord de l’ïle Mokoia, a été baptisée Hinemoa bath’s.
Si vous avez un thème de mariage sur la plage ou le Pacifique, je n’irais pas jusqu’à vous recommander un rituel à base de boue thermale, pas plus que je ne vous suggèrerai la tradition néo zélandaise du Hongi (par les temps qui court, ce serait très imprudent). Mais il y a quelques rituels assez sympas à base d’eau, qui auraient du sens. Sans oublier celui du mélange des sables, maori aussi, mais de l’autre côté du Pacifique, puisqu’il vient d’Hawaï…
Envie d’en savoir plus sur les rituels ? Posez vos questions en commentaire :)
© photo : 2011 Blaine Harrington III
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